Samedi 1° mai 1999 : quelques centaines de skinheads tchèques en ayant convié d'autres de la CEE se rencontrent pour un délicieux pique nique
militant en plein cœur de Prague, dans une île de la Vltava. Ils ont été autorisés à se retrouver là par la municipalité de Prague 1.Les anarchistes de Prague et quelques uns de leurs amis,
dont des surréalistes vont signifier leur colère face à cette abomination. Mais la municipalité et le ministère de l'intérieur ont oublié l'occupation nazie, oublié l'extermination des juifs et
des tziganes, oublié la résistance de la population tchèque et l'attentat contre le chef SS Heydrich.
En mai 1999, grâce à eux, des proches des groupes Blood and honor et Combat 18, des
apprentis bourreaux tous svastikas dehors paradent à Prague. Les antifascistes présents se font charger à trois reprises par la police venue en nombre, sous les applaudissements de la racaille à
croix gammée. Des passants, des journalistes et des touristes sont bousculés et certains blessés.
" Un bon drogué est un drogué mort ", " les homosexuels dans la
Vltava ", " les Albanais en Yougoslavie ", scandent les néo-nazis tandis qu'une charge à cheval disperse les contre manifestants et permet l'arrestation de quelques-uns d'entre
eux. Saluts nazis à leurs frères flics, et sous leur haute protection, la troupe répugnante s'en va défiler dans les rues de Prague.
La condamnation du rassemblement, et des exactions
policières par Milos Zeman, premier ministre tchèque, et Petr Uhl, ministre des droits de l'homme ne suffit pas.
Nous dénonçons la complicité de la municipalité et de la police avec les
néo-nazis, et particulièrement celle d'Antonin Fedorko, responsable des violences policières.
Nous dénonçons les inculpations prises à l’encontre des antifascistes arrêtés le 1° mai.
Et
nous saluons tous ceux qui de leur propre initiative, se sont rassemblés à Prague pour faire barrage aux nazis. Où que nous soyons, nous avons fait et nous ferons de même.
Depuis quelques
mois Michal Patera, militant anarchiste, est en prison pour avoir tué, en état de légitime défense, l'un des skinheads qui étaient en train de le lyncher. Nous demandons sa mise en liberté
immédiate.
Paris le 15 mai 1999
Le groupe de Paris du mouvement surréaliste, et des alchimistes de la rue Pernelle :
Claire Auzias, André Bernard, Alain Brühl, Aurélien Dauguet, Karl
Eklund, Guy Girard, Michaël Löwy, Marie-Dominique Massoni, Jean-Jacques Méric, Evi Möchel, Pierre Petiot, Bertrand Schmitt, Michel Zimbacca
Le groupe surréaliste de Leeds : Kenneth Cox,
Bill Howe, Sarah MetcalDryje@email.cz)f , Peter Overton
Le groupe surréaliste de Stockholm, le groupe surréaliste tchèque et slovaque.