Chacun sait quelle importance a pu prendre
l’activité expérimentale dans la volonté d’élucidation du « fonctionnement réel de la pensée ».Les successifs effondrements historiques de ce siècle, la ruine des divers idéaux
n’ayant abouti qu’à l’épuisement actuel, la découverte et les redécouvertes des données sensibles ont pris un caractère d’urgence.
Individuellement ressenties et exprimées dans la
création personnelle ou reçues en manifestations subjectives, ces données demeurent en majeure partie au seul compte de l’intériorisation. Mais, puisqu’à sa source le langage est affaire de
nature, le champ reste libre, dérobé des vertiges. Nous en attendons qu’il joigne les pointillés qui s’étirent de nos jours à nos nuits et qu’il éclaire les signes qui se manifestent à l’écho de
nos subjectivités respectives.
C’est pourquoi il nous paraît de toute première nécessité de mettre en perspective et de faire circuler observations et témoignages, propositions et
protocoles d’expérimentation.
C’est ce que nous nous proposons de faire, en premier lieu, dans le dossier qui suit où, prolongeant la publication de la communication-enquête
Conseil de nuit, nous avons tenté de mettre en perspective les apports des uns et des autres et de les agréger au sein d’une même réflexion commune, sous le signe du feu.
Nous
nous proposons, en second lieu, de recueillir puis de diffuser, entre tous témoins ou intéressés, ce qui nous parviendra de significatif dans les réponses, de lisible et reproductible, après
confrontations et repérages des filières.
Ces témoignages relayés dans les numéros suivants de la revue, nous envisageons de les réunir et de les présenter dans une publication
particulière dont nous ne doutons pas que l’imprévu s’y éprouvera comme nécessaire.
